'Le Saint Bâtard' de Matthieu GIOVANARDI

Tout pareil qu'Alex, mais en plus sévère avec Surrender.

Merci pour le compte rendu.

Dommage que ce soit pas vraiment le bon topic pour en parler, j'aurais été ravi d'avoir des avis moins vagues.

Bon sinon j'ai bien reçu le Saint-Bâtard, merci encore Matt !
Je regarde et jte dis.

Désolé pour les 'avis vagues'. En effet tu as raison ce n'est pas le bon endroit. Et je ne suis pas fan, au départ, de la communication sur un forum.

Par contre je serai ravi de pouvoir en discuter plus en détails autour d'un verre, à l'occasion. Mes avis ne sont pas que négatifs, je rassure, et je pense que certains sont constructifs. Je le répète : ce film est une performance, bravo !

Pour ma part :

la premier scène fonctionne à mort (l'actrice est aussi très bonne ), vient ensuite la scène tournée comme dans The Shield avec un chouia trop de plans selon moi, puis un très beau plan sur la route... Le dialogue dans la voiture, bah j'ai pas tout compris à cause du son
La dernière scène crée une rupture, on aime ou on aime pas, moi ça ne me gêne pas (même si l'acteur semble tout droit sorti d'Hélène et les garçons dans cette scène ).

Voilà, bilan positif donc, surtout pour la première scène qui défonce si je peux me permettre

Arf...le son déconne tant que ça ? Ca venait pas de leur installation ? Parce que je n'ai pas de problèmes chez moi...
Fuck...

Pour la première scène, ça devait seulement être des flashs balancés pendant la discussion des deux persos dans la voiture, et après avoir maté le film avec Jan, il m'a suggéré d'en faire une scène à part entière. Et effectivement, ça donne la scène la plus forte tournée très vite.

Pour la fin, je vois qu'apparemment elle divise, et j'en suis bien heureux.

Ce sont les dialogues qui pêchent, niveau son. Un grand merci à Vincent, encore une fois ! Niveau musiques et bruitages aucun problème.

ça venait pas de leur installation, qui était d'ailleurs plutôt bonne.

Bon, dommage. Il m'aura bien niqué le Vincent.
Reste que sur ma télé, tout passe bien. Bizarre.

Matt> Le film était diffusé à partir d'un DVD?

Guillaume> Je préfère rester vague sur le forum, et t'en parler en détail en MP, vu que je n'ai pas beaucoup aimé et que je ne cherche pas à le descendre devant tout le monde.

Oui, DVD.

GUILLAUME > J'avais pas vu le post. Cool !

Boubkar: Bah c'est toi qui vois. Moi je trouve que ça fait partie du jeu, mais j'attends ton MP avec impatience


AVIS BOURRES DE SPOILERS !!!


Matt: ENFIN VU !

Encore merci de me l'avoir envoyé, j'apprécie (même si un boîtier collector doré n'aurait pas été de trop). Vu l'attente, et le fait de savoir que c'est un premier film, mon ressenti ne reflètera pas celui du spectateur vierge et pur, tu t’en doutes.

Je me suis pas fait chier, je suis rentré tout de suite dans le film grâce à la musique, et aussi il faut le dire, grâce à ta charmante actrice, qui dégage un charisme indéniable. C'est très subjectif, mais je la trouve très juste, et ce quelque soit le dialogue (elle a un timbre de voix assez particulier). Par contre, malgré qu'elle soit violée / droguée / prostituée / qu'elle ait accouché et qu'elle vive à même le sol au milieu de la crasse, je la trouve finalement trop clean, très proprette, et toujours séduisante. Ca m'a pas vraiment aidé à ressentir quoique ce soit de malsain, y compris même quand elle se débarasse de son enfant. D’ailleurs, un peu facile le coup du marteau, ça fait plus gratuit qu’autre chose je trouve.

C'est violent oui, ça fait grincer des dents, mais rien de viscéral en ce qui me concerne. C'est ma scène préférée quand même, et aussi la plus esthétique. Les choses se gâtent hélas avec la scène suivante, puisque c'est là qu'apparaît le plus gros point noir selon moi: l'image orange, symptomatique de tous ces films amateurs tournés de nuit à la lumière d'un lampadaire. Ca passe pas, je trouve ça extrêmement moche, et résolument amateur (j'en ai ptet trop vu des films tournés de nuit en mini-DV). L'étalonnage ne rattrape pas grand chose non plus...

...Par contre, et là je ne comprends pas certaines remarques, je vois pas ce qu'il y a à redire sur le son. Je l'ai trouvé limpide, bien mixé, on entend tout... Peut-être que ça dépend du matos utilisé pour la diff (moi j'ai regardé sur une pauvre télé, tout simplement). Quand on sait que c'est le point noir de la majorité des amateurs (surtout quand il se donnent la peine de sortir de chez eux pour filmer), je dis bravo. Ca a du être la galère, c'est sur, mais au final y'a rien qui choque, faut pas déconner.

Ton acteur fait de son mieux tout du long, même s’il est moins convaincant que sa partenaire. Il a ptet pas les meilleurs dialogues non plus, il aurait gagné à se taire à certains moments (genre la scène de la portière). Toute la deuxième partie du film me semble être la plus référentielle, avec pas mal de plans ou même de séquences qui renvoient à d’autres films, le tout saupoudré d’une musique manga. L’hommage au cinéma que tu aimes, on le sent bien là, c’est sur. L’épilogue est un peu facile, « tenez demmerdez-vous avec ça, faites-vous votre propre interprétation », mais bon c’est le lot de 90% des courts-métrages, on commence à avoir l’habitude.

Bon, pour chipoter, le générique de fin ne coupe pas aux clichés d’un premier film : on remercie papa maman, et on cite les références, le tout sur un déroulant qui dure trois plombes. C’est bien quand tu mattes ça sur ta télé, mais dans un festival, ça sent le malaise insupportable.

En résumé, à chaud, je trouve le tout d’honnête facture (à part l’esthétique de nuit, mais ça aurait été difficile de faire différemment, et puis c’est perso) : bien cadré bien monté, bonne musique, bon son, une actrice charmante en bonus, que demander de plus pour un premier film ? Je le rematterai à froid, encore merci !

Pour revenir sur le son.

Je le trouve nickel aussi. Sur ma télé ou sur mon ordi y'a rien à redire. Par contre à la projection, ça le faisait pas super niveau dialogues. Or, concernant ces derniers, on sait d'où vient le problème, au départ.

On a au final un son propre à tous les points de vue - et même pro - sauf sur les dialogues où là, c'est en fonction des moyens de diffusion que le rendu sera propre ou pas. Car le mixeur son a dû, au final, jouer sur les fréquences de certains dialogues pour 'déparasiter' le tout, et ces fréquences s'en trouvent donc réduites. Je pense que plus le matos de diffusion est bon, moins ces dialogues le seront, logique.

Merci pour cet avis. J'y répondrai dès que j'aurai un peu temps.

En fait, je n'ai rien à répondre à cet avis: c'est un avis et je ne vais pas chercher à interférer avec lui. Je pense que le film est assez grand et complet pour se justifier seul.

C'est un film fait en conscience, avec des erreurs et de bonnes choses. C'est un film que j'estime responsable même s'il draine un peu trop de merde (chose que je ne vais probablement pas refaire), rien n'y est jamais gratuit.

Merci encore pour ton avis et d'avoir pris le temps de le regarder.

Matt a écrit:

En fait, je n'ai rien à répondre à cet avis: c'est un avis et je ne vais pas chercher à interférer avec lui. Je pense que le film est assez grand et complet pour se justifier seul.

Très sage décision ! Respect !

Vu aussi, et j'ai également lu les avis précédents le mien. Je trouve étonnant toutes ces remarques sur le générique (certes long), mais après tout, j'apprécie assez qu'une personnage cite ses références et ait l'humilité de dire qu'il n'a pas tout créé de rien

Mis à part ça, j'ai bien apprécié l'ambiance du film, et contrairement à d'autres courts-métrages, il ne m'a pas paru long (c'est déjà une bonne chose ).
Il est toujours plus facile de parler de choses que l'on apprécie moins, donc les voici :
- l'acteur principal, qui à cause de dialogues trop écrits et trop peu naturels à mon goût (trop littéraires ?), n'est pas crédible ;
- la répétition de scènes lors de la séquence de la "porte dans la tête" (je ne sais pas si je me fais comprendre )
- et la fin, obscure (même si lumineuse par rapport au reste du film ). Je n'ai pas réussi à identifier les 2 personnages.

Bon, ce n'est pas grand'chose. Il faudrait sûrement que je revois le film au ralenti pour comprendre les subtilités

Merci beaucoup pour ton avis Nicolas, ça me touche énormément. Déjà, le simple fait que tu l'aies vu me fait très plaisir.

Alors, puisqu'il y a certaines choses qui ont été soulevées et que ça peut passer pour de la snoberie de ne pas répondre, je vais parler un peu de mes intentions vis à vis de ce qui a été critiqué.

Commençons par le plus simple: le générique. Pour moi, c'était important (vous remarquerez qu'en ce moment, le mot important revient TRES souvent chez moi) que ce film soit le témoignage de ce qui m'a mené où j'en suis: un passage de l'obscurité vers la lumière. Ensuite, c'était essentiel pour moi de remercier certaines personnes qui comptent énormément pour (en vrac, mes parents, mon frère, mes amis lyonnais, mes amis parisiens, mes shamans, et d'autres gens qui comptent. Alors Guillaume voyait ça comme "un défaut récurrent des premiers films amateurs", c'est son histoire je pense. Kevin Smith le fait à chaque film, et je ne pense pas qu'on voit ça comme ce que j'ai mentionné précédemment. J'en suis où j'en suis grâce à moi et grâce à la présence et à l'aide de NOMBREUSES personnes. Alors soit, je ne suis pas grand chose si on regarde comme ça (ben ouais mon gars, t'es pas une star), mais ce que je suis est pour moi déjà un énorme cadeau. Et c'est grâce aux gens cités (et ceux oubliés aussi).
De plus, je voulais que le public puisse redescendre avec la musique de fin. J'avais apprécié ça sur Chimère: ça laisse le temps de décanter, de respirer, de se repasser le film et de se laisser porter par la belle musique de Thibauld.

Pour ce qui est de mon acteur, Nicolas, il ne faut pas être trop sévère avec lui: il était jeune lors du tournage, il avait un rôle assez lourd et je ne l'ai peut être pas dirigé comme il fallait. Reste que dans tout ce que j'ai coupé, car inutilisable, il n'y avait que de l'inutile. Il m'a flingué les lignes de dialogues à jeter. Et mine de rien, il a accentué le côté loser du personnage principale, son aspect "enfant" (sadique comme le dit Sada, même si on ne le sent pas trop sadique). Donc, d'un personnage teinté de loserie, on est arrivés à un bon gros loser. Et c'est pas plus mal au final. Enfin, je trouve.

Il est possible que cette scène de la portière soit too much. Je le conçois maintenant. Mais il faut dire que j'y tenais. J'étais arrivé à sabrer plein de choses pour le bien du film, mais je n'y suis pas arrivé avec cette scène qui, comme le disait Zork, était le point de départ du court originel que nous avions tourné à l'arrache à Lyon. Mais au final, c'est vrai qu'elle est un peu trop tape à l'oeil. J'expérimentais, j'en ai tiré des leçons.

Pour la fin, qui apparemment gêne, elle a une histoire.
ATTENTION, ça risque de SPOILER !!!


Il faut savoir qu'elle a été tournée plus d'un an après la fin officielle. A l'origine, le film devait se terminer par une séquence expérimentale dans le style Koyaanisqatsi ou Baraka pour symboliser le passage de Z vers un autre monde, une renaissance cosmique. Seulement, c'était très abstrait, trop cérébral et trop difficile à mettre en place comme il faut, sans sombrer dans le ridicule. En plus, j'avais prévu de faire cette séquence sur une musique électronique très saccadée et violente. Ca maintenait le film dans une énergie lourde et noire, et ça ne collait pas. Après une cérémonie, j'ai compris que je ne pouvais pas laisser mon film se terminer sur de la noirceur. J'ai donc décidé de tourner cette fin, sans coupe, en plan séquence, dans une énergie très légère. Avec Boubkar, on a cherché un lieu pour tourner, et c'est en se perdant qu'on a trouvé ce champ à une petite demie heure de Paris. Le seul qu'on ait vu qui ne donnait pas sur une route ou des poteaux électriques. Nicolas avait beaucoup changé physiquement, et j'appréciais son look "Jésus Christ sans barbe".

Clairement pour moi, cette séquence est la plus belle et la plus simple manière de montrer leur renaissance, leur passage vers un ailleurs "autre". Alex reprochait à la scène le fait qu'elle nettoie comme si de rien n'était toutes les actions des personnages (qui sont tous les deux paumés au final, ni coupables, ni victimes) en peu de temps, mais il n'en est rien. Ca, c'est au public de choisir. Si on ne croit pas en la rédemption, au changement, alors ça n'est pas mon histoire. Mais en même temps, ça n'est même pas une séquence de rédemption, puisqu'il n'y a rien à pardonner (et non, rien à part donner). Les personnages ont nettoyé une partie de leur karma lourd et peuvent aller vers autre chose. Une autre vie ? Le Paradis ? L'Enfer ? Rien ? Ca, ça ne fait pas parti du film, donc à chacun d'y projeter ce qu'il veut. Et tant mieux si ça dérange ou si ça fait ricaner.
Forcément, les personnages sont changés, ils ne ressemblent plus à ce qu'ils étaient: c'est ça le truc en même temps ! Le changement. On peut passer de l'ombre à la lumière. Il suffit de le vouloir, de ne pas résister. Là où Z récupère Sada grelotant sur la route s'effectue un parallèle avec Sada récupérant Z grelotant dans le champ à la fin. Elle nettoie son karma en l'emmenant vers un autre monde et le guide (ah ! Vanessa !) vers la lumière, en paix.


Ca y est, ça spoile plus !!!


Donc, voilà pour cette scène. Je disais aujourd'hui à Bloody que Matrix était une saga hypertextuel, il en est de même pour ce film. J'ai essayé de mettre de moi même, de ce que j'avais appris, de ce qui me faisait vibrer, dedans. C'est aussi le témoignage d'une époque de ma vie, une sorte de thérapie transgénérationnelle, une manière de faire quelque chose de la violence qui m'a longtemps habitée. Alors, c'est évident que je ne referai jamais un film pareil, mais il devait être fait. J'attends d'être plus stable pour pouvoir refaire quelque chose où j'aurais quelque chose à apporter. Faire pour faire ne m'intéresse pas. Les exercices de style sont vains pour moi. C'est ma croyance. Le cinéma n'est plus une obsession pour moi, juste un outil pour faire de la magie. Reste à faire de la BONNE Magie, du cinéma Médecine. Le reste, je m'en fiche un peu.

Voilà voilà.


Merci d'avoir pris le temps de lire.

Tu parles extrêmement bien de ton film ! C'est un plaisir de te lire !

Meric ! Tu sais, depuis le temps qu'il est fait et les sessions qu'il y a eues, j'ai eu le temps de le tourner et le retourner dans pas mal de sens. Donc, je sais à peu près tout ce qu'il y a dedans. Je dis bien à peu près, parce que je découvre des choses en le revoyant.

Pareil pour moi, sur Chimère. Des coïncidences qui se reflètent au fur et à mesure du temps qui passe. Comme si ce film avait un côté prophétique. Sûrement aussi le cas pour Le Saint-Bâtard et toi !

En effet, il y a du passé, du présent et du futur. Je suis curieux de savoir comment tu vois Chimère maintenant.

Oh oh petite question qui demande une vaste réponse !

Promis dès que j'ai le temps je développe ça !

Anytime.

Merci pour la réponse très complète et très intéressante au niveau de la maturation/de l'évolution/de la création de ton court.
C'est intéressant pour quelqu'un comme moi qui ne suit pas dans le milieu cinéma (amateur ou professionnel) de voir comment vous vivez vos oeuvres et comment elles vous représentent.

J'attends le prochain court avec impatience


Pour le générique : accélérer la vitesse de défilement pourrait faire passer la pilule un peu plus facilement je pense Même si, de mon côté, ça ne me dérange pas.

Nicolas a écrit:

Pour le générique : accélérer la vitesse de défilement pourrait faire passer la pilule un peu plus facilement je pense Même si, de mon côté, ça ne me dérange pas.

On ne touche plus au film.
Je ne suis même pas sûr que les versions alternatives avec seulement de la musique se feront dans l'immédiat.