'Le Saint Bâtard' de Matthieu GIOVANARDI

Hello julien! Cool de te voir dans ces contrées!

(Putain, le clan takeda, j'ai l'impression que c'était dans une autre vie! Certaisn me manquent, je dois dire.)

Le film est dispo sur le site OqP. C'est cool, je recommande à tous ceux qui ont des vidéos à faire tourner.

J'ai vu le court il y a deux jours, et j'ai laissé mûrir ma pensée. Je pense que le fait d'attendre si longtemps ( plus de deux ans pour ma part) a joué sur le fond, je m'attendais peut-être à plus, ou mieux...
Je sais que Matt s'est énormément investi,en temps passé et en implication. Réunir une équipe et faire bosser tout le monde ensemble n'est pas évident.
J'ai été déçu, pas par le coté film de genre ( je m'y attendais) mais par le scénario et surtout certains dialogues de l'acteur.
Je ne vais pas jeter la pierre au comédien, j'imagine que tout le monde lui est déjà tombé dessus. Mais quand on voit certaines situations ( porte valise dans une R5) qui se prend pour Joe Pesci en donnant des coups de portières pour que deux minutes plus tard il fait sa fiotte quand la dame blanche sort sa lame, je n'y crois pas une seconde.
La scène de départ lance bien la suite, et l'échange porte flingue / mafieux est pas crédible ou réussie parce que trop court pour ce format.
Je t'avoue quand j'ai vu l'arrivée de la Dame Blanche, j'ai esquissé un sourire parce que la symbolique allait un peu trop loin.
J'aime surtout la fin, plus ouverte qu'il n'y parait, j'aime la musique et la photo ( pas facile d'ailleurs vu les moyens), j'aime bien ton montage . Je pense que ce film représente ta maturité de l'époque et depuis tu as vieilli, mûri.

Alex a écrit:

il fait sa fiotte quand la dame blanche sort sa lame, je n'y crois pas une seconde... Je t'avoue quand j'ai vu l'arrivée de la Dame Blanche, j'ai esquissé un sourire parce que la symbolique allait un peu trop loin.

Appement elle ne sort pas ça lame mais ouvre le sac, il pleure des larmes de sang parcequ'il a vu..
C'est vrai aussi que la dame blache est plus marrante que flippante, le must c'est quand meme quand elle est dérriere le Boss au téléphone. Le mec ou le manequin avec son casque est fendard aussi.

Honnetement je me demande si se n'est pas une parodie Lynchienne.. Ou une d'un Miike.
En tout cas, j'espere que ce n'était pas vraiment serieux.

Fisher Abe a écrit:

Honnetement je me demande si se n'est pas une parodie Lynchienne..

Héhé. Je voulais juste le souligner.

Bon, je vais prendre le temps de répondre à tout ça (même à ce qu'il y a de moins constructif):

Alex > Déjà, merci d'avoir regardé le film et d'avoir pris ton temps pour en parler.

Navré que tu aies dû attendre si longtemps pour voir le film. La post prod ne s'est pas passée comme je l'aurais souhaité et ça a pris beaucoup trop de temps. Au final, le film était déjà marqué par le temps avant d'être visible. Mais je pense que ça ne change rien à ce qu'il propose.

Pour le scénario, je pense que majoritairement, il n'est pas encore bien compris. La faute est, à mon sens, partagée. Le plus gros "tort" me revient: le film n'étant pas assez clair (mais c'est le risque quand tu joues la carte mystère). Après, je pense qu'il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives (voire orgueilleuse comme j'ai pu en lire) sur ce que ça dit ou ne dit pas. L'histoire fonctionne plus au niveau sensitif qu'au niveau intellectuel, mais ça n'est pas pour autant que j'ai délaissé la narration: il se passe des choses, l'histoire évolue et en un quart d'heure, j'ai tenté de donner une psychologie aux personnages. Pas simple, je peux te le dire. Tenter d efaire autre chose qu'un court métrage au scénario prétexte ou au dénouement "chute" est un exercice relativement difficile. Je dis relativement parce qu'on ne fonctionne pas tous de la même manière. J'aime avoir le temps de développer mes personnages et l'univers dans lequel ils évoluent.

Si tu veux, on passe d'un monde "réaliste" à un monde fantastique, et forcément les règles et les ressentis du personnage changent. Z ne peut pas agir et être de la même manière dans un monde que dans l'autre. Pour moi, c'est évident. Du coup, oui, il ne la ramène plus trop quand il se retrouve face à une créature d'un autre monde. Et non, elle ne sort pas de lame.
Pour info, il y avait une réplique où il se plaignait de conduire une voiture pourrave pour récupérer le colis, mais elle a été virée pour améliorer le rythme. Je savais qu'on tournerait avec la voiture qu'on avait à l'époque et j'avais écrit les répliques en fonction de ça.
Le dialogue entre Z et le Boss a été lui aussi beaucoup raccourci car il plombait le film, et pourtant, il y avait dans ce dialogue tous les éléments qui permettaient de poser la psychologie, les buts et les désirs de Z. Cependant, ça n'est vraiment pas ça qui compte pour un film adoptant un style et une ambiance pareille. Ca fonctionne essentiellement sur le ressenti: se laisser porter par le film, où qu'il nous mène pour tirer ses propres conclusions sans espérer que tout soit pré-mâché (et ça, ça pose problème apparemment).
Egalement, je n'ai à aucun moment misé sur un quelconque symbolisme. Je ne vois pas plus de symboles dans ce film que je n'en vois dans un film comme Le Voyage de Chihiro: je prends les deux au premier degré à ce niveau. Croire au fantastique et à "l'autre".

Alors, après, je ne dis pas que le film doit absolument plaire ou parler au public, certainement pas. Ca ne me gêne pas plus que ça, mais il faut accepter que quand on regard eun film, on voit à travers le prisme de quelqu'un d'autre et que ce qui est crédible pour nous ne l'est pas forcément pour autrui. C'est un peu le jeu du cinéma: voir à travers les yeux de quelqu'un d'autre.

Abe > Tu viens d'Allociné ?
En fait, je ne vois pas quoi te répondre. Tu n'as pas aimé, tu trouves ça ridicule ou parodique, soit. Ca t'appartient. Grand bien t'en fasse.

Fais péter les cuts !

Y'a plus !

L'actrice Vanessa Guide a un an de moins que moi
Moi qui pensait être jeune

Edit : Ou bien c'est pas sa vrai date de naissance

Ben je la croyais plus âgée... Je suis surpris ! En même temps, j'ai toujours des histoires avec des filles de 17 ans. Enfin, j'avais.

C'est bon signe pour sa carrière en tout cas: elle mérite d'être mise en avant !

Ouais mais nan, ça colle pas avec son cursus, la date doit pas être bonne

Possible...faut que je lui demande. Mais c'est jamais simple de demander son âge à une femme.

Bien, le film est à plus de 500 vues sur Dailymotion. C'est pas mal, mais peut mieux faire. Espérons qu'il passe en home page un de ces jours.

A cela, rajouter les 28 visions sur la page Los Desperados !

Cool !
Faut pas hésitez à faire tourner le lien chez vos proches dans vos contacts.

Bah moi j'ai pas besoin vu que t'as pris la liberté d'envoyer le lien vers ton film à tous mes contacts, en te servant du listing du mail que j'ai envoyé pour annoncer la finition d'Eudanl'Ah...

Je reçois des mails tous les jours d'amis pas contents ou de connaissances qui se sentent harcelées...

La prochaine fois demandes-moi, et je te dirai à qui tu peux envoyer ton film (sûrement pas à ma soeur ni ma mère ni les parents de l'autre jeune comédienne de Eudanl'Ah...ou d'autres encore).

Matt=> Je suis surpris que tu parles de Chihiro, je vois beaucoup de symbolismes dedans.
Le fait que ton film s'appelle le "saint" batard, ce n'est pas déjà symbole de quelque chose?
Je sais pas, aprés comme tu le dis trés bien, il faut le voir à travers ton prisme, du moins un peu, j'aime pas trop cette idée mais elle est tout à fait réspectable et logique dans un sens. Je me rappeles plus qui disait "c'est pas le film qui doit etre ammener aux spéctecteurs ou aux critiques mais l'inverse" (bon, je crois que c'est Leconte, c'est pas la fete mais c'est déjà ça).

Et puis le ridicule ne tue pas.
Meme sur allo.

Et bien Abe, je vois Chihiro comme un film qui dépeint une réalité. Le symbolisme m'ennuie personnellement. Je n'ai rien fait ou écrit de manière symbolique. Après, ça ne veut pas dire que dans l'inconscient collectif, on puisse retrouver des symboles qui marcheraient très bien avec l'histoire, mais ça n'a jamais été mon intention.

Et je comprends que voir à travers le prisme de quelqu'un d'autre puisse être gênant sur le principe, mais dès qu'on regarde un film ou autre, c'est ce qu'on fait. Autant l'accepter, la pilule passe mieux.

Pour la phrase que tu cites, je la trouves juste: le spectateur "moderne", abreuvé d'images pré-digérées ne va pas faire d'effort pour comprendre le film. Et c'est bien dommage.

Pour le ridicule, c'est une considération toute personnelle.

Je trouve ça triste d'occulter tout un pan d'un film, le laisser à l'abandon.
En faisant certains plans, certaines idées ou suggestions, tu te doutes bien que ça entre dans quelque chose qui entre dans le symbolique, non?
C'est plutot utile à la compréhension (souvent vu au deuxieme niveau mais qui corroborre le méssage véhiculer) d'un métrage. En zappant cela, tu n'as pas peur de niquer ce que tu as éssayé de dire?
D'ailleurs c'est quoi le méssage de ton film? la seconde chance? C'est à soit de choisir?

Pour la phrase que j'ai cité, je trouve qu'elle en a ses limites mais bon.

Je n'occulte pas puisque c'est à chacun de décider à quel niveau il veut voir le film, ou n'importe quel film même. Ce que je dis, c'est que je n'ai pas fait le film de manière symbolique. Je l'ai fait frontalement.

Que ça évoque des symboles, tant mieux pour ceux à qui ça parle. Que ce soit au niveau du scénario ou des images. Le symbolisme est juste une manière de décrypter, comme il y en a tant d'autres. Ca n'est juste pas ma manière à moi.

Je ne pense pas que ça nuise à la compréhension, puisque le film a été fait pour que chacun puisse se l'approprier avec ses propres moyens. Je n'ai pas posé de message à proprement parler: j'ai transmis une expérience sensorielle à travers laquelle on peut tirer des enseignements, et ceux ci seront différents en fonction du savoir, des connaissances et du vécu de chacun.

La question du choix est quelque chose qui me parle énormément. C'est d'ailleurs une problématique qui est au coeur d'une de mes sagas préférée: Matrix. La rédemption aussi est quelque chose qui me tient à coeur.

La question importante est: qu'en as tu tiré ? Qu'as tu compris ? Pour toi.

Et quelles sont les limites que tu vois dans cette phrase ?

Je parlais plus de Chihiro quand je disais que c'était trsite d'occulter le coté symbolique.
Mais ça fonctionne aussi sur ton film.
Aprés, j'entends bien que tu l'ais fait de la maniere dont tu parles mais j'emets des doutes sur ton inconscience visuelle(si je peux le dire comme cela).

Aprés se que j'en ai compris.. je dirais que ça parle de destiné régit par un homme superieur, meme si on fait les pires atrocités, il y a toujours un paradis mais pas pour les momes alias the keys for an heaven door.

Les limites dans la phrase que j'ai cité c'est que l'on peux faire de grosses merdes mais comme on a apparement pas compris le film que le réal voulait faire, faut pas critiquer. Pour moi c'est plus une éxcuse bidon. Les films sont faits pour le public, il faut plus aller vers eux, vers nous que l'inverse.
Et le coup du chacun doit voir se qu'il a envie, de mon point de vue, c'est pas se fouler, assez consensuel comme procédé.

C'est marrant là aussi que tu parles de Matrix, là aussi, niveau symbolisme, ils n'y sont pas allés de mains mortes les Wachovski.

Oh mais je m'en porte très bien: puisque le symbolisme ne me parle pas, je n'ai aucun problème. Et je n'occulte rien: ça ne rentre juste pas dans ma grille de lecture. Pareil pour Matrix. Vu au premier degré, la saga apporte son lot d'enseignements.

C'est donc ta lecture du film. Elle est juste, forcément.

Les films sont faits pour être vus. Après, ils ne doivent pas forcément arriver tout cuits dans la bouche du spectateur, à lui de faire un effort pour rentrer dans le film. A moins d'être dans une œuvre complètement hermétique qui laisse trop peu de marge de manœuvre, je ne vois pas où est le problème.

Juge comme tu le souhaites, ça t'appartient. Perso, je ne suis pas là pour te dire où sont tes limites dans tes paroles, mais si c'est ce que tu as envie de faire, alors hallelujah.

Mais le lot d'enseignement est portés par cette imaginerie symbolique, conscient ou pas(car elles restent dans une culture que l'on connait), on en fait forcement des rapprochements, non?

Quand tu me parles de ma lécture du film qui est forcement juste, je me demande quel est la tienne alors? Y en t'il une?
Puisque c'est de ton prisme qu'il faut le voir.

Je l'aurais ma soluce à la fin!!?

Disons qu'il y a quelque chose entre le archi cuit et le cru.

Si pour toi la mise en scène, le jeu des acteurs et l'histoire ne suffisent pas, je ne sais pas ce qu'il te faut. Le langage cinématographique passe par ça, et les ressentis qui en découlent.

Les enseignements sont portés par ce que tu tires du film, que ça passe par le symbole, le ressenti, l'histoire, l'imagerie, etc... Il n'y a pas UNE manière de tirer un ou des enseignements d'un film, mais tout un tas.

Ma lecture du film change à chaque fois que je le vois. JE l'ai conçu ainsi, c'est donc logique qu'il bouge dans mon esprit. Par exemple, aujourd'hui, je le vois comme l'histoire d'un enfant mort qui réunit ses parents par l'esprit pour les apaiser et apaiser sa propre colère. Le plan final pouvant être vu comme la réunion de ses parents, un instant suspendu dans le temps, comme le moment de la conception de cet enfant.

Et je pourrais faire plus d'une dizaine d'autres lectures. Celle ci est celle qui me parle le plus aujourd'hui.

Voilà.

Aaaargh vous m'embêtez tous les deux à tourner en rond !

TOUT est symbole dans un film. TOUT ! Car un film est fait d'IMAGES ! Et les images sont des ? ..... SYMBOLES ! Par définition !

Les acteurs sont des symboles, leur jeu est un symbole par rapport à leur personnage. Cheveux courts ? Cheveux longs ? Robe blanche ou noire ? Tout réalisateur quand il prépare un film doit répondre à des millions de questions en se disant "qu'est-ce qui est le mieux pour mon scénario, pour mon film ?". Traduction : "qu'est-ce qui symbolise le mieux ce que je veux traduire avec mes images ?"

Les décors, la lumière, les costumes, le montage, tout n'est que symboles qui participent à la symbolique du film.

Et me ditent pas que c'est mon avis à moi rien qu'à moi puisque c'est comme ça ! C'est comme pour les Idées de Platon : l'image d'un film symbolise (ou cristallise pour changer un peu) le reflet d'une réalité (ou d'une irréalité pour les amoureux du fantastique). C'est la traduction d'une imagination (et donc d'une idée) traduite elle-même d'une réalité. C'est l'idée d'une idée, sachant que la réalité est déjà - d'après Platon - l'idée d'une grande Idée absolue.

Donc le cinéma n'est que l'idée d'une idée d'une idée de l'Idée. Quel art misérable....



Un film sans symbolique n'existe pas. Point.
Un réalisateur qui n'a mis aucune symbolique ni aucun symbole dans son film, alors là je veux bien voir ça !


Saint Bâtard est BOURRÉ de symboles. Celui qui ne les voit pas est aveugle, et celui qui les rejette - le réal y compris - nie le film tel qu'il existe.


Après, au niveau du public, la symbolique du film parle à la symbolique de chaque personne, d'où le fait que certains aiment et d'autres non.


Bon. Si tôt le matin c'est dur, j'espère que je fus clair.